Un petit interwieu venant de la citée.
Dagoba fut notre révélation Metal français il y a peu de temps et c’est donc fort logiquement que nous avons contacter Shawter, chanteur de la formation, afin de discuter le bout de gras par e-mail.
MF : On ne connaît pas bien le passé et l'origine de Dagoba, peux–tu nous retracer la petite histoire du groupe depuis sa formation ?
Je suis membre fondateur du groupe et si ma mémoire est encore bonne j’ai formé ce groupe il y a bientôt dix ans. Le line up actuel, lui, n’a que trois ans. Nous avons énormément galérer pour arriver là ou nous sommes. En fait nous avons, je pense, suivi le parcours "classique" des groupes de metal en province : petits concerts dans des bars miteux devant 3 chats, séances d’affichages craignos avec baston à la clef et courses poursuites avec les flics, puis concerts moins petits, puis enregistrement de démos, puis prospection de label, toujours concerts, puis encore enregistrement de démos ... puis après des années à faire ça le label Enternote nous a repéré lors d’un tremplin. .. Sous la tutelle de ce label nous avons enregistré un maxi single : Release The Fury, puis un album qui vient de sortir : Dagoba.
MF : J’ai entendu des mauvaises langues vous considérer comme un "Slipknot français sans originalité se cachant derrière un gros son" ( je sais, ça fait pas plaisir ... ). Ces mêmes langues de vipère vous attribuent un statut d’arrivistes qui se font signer et distribuer par un label important alors qu’ils viennent de "nulle part" et qu’ils tombent là, comme un cheveux sur la soupe. Qu’as-tu à répondre en réaction à ces jugements totalement injustifiés ? Dagoba n’a pas du se faire en un jour …
Tous ces médisants n'ont qu'à aller se faire enculer la bouche par un gros dard bien juteux ... Nous on a fait Dagoba pour faire la musique qu'on aurait aimé entendre avant. Personnellement Slipknot je déteste, même si certain dans Dagoba apprécient ... je trouve leur discours stérile et leur son brouillon. Bien sur qu'on a un gros son, mais quel est le mal là dedans ? On marche pas dans les combines de jaloux qui feraient mieux de monter leur groupe pour nous prouver qu'ils peuvent nous booter le cul .. .pour l'instant nous ont fait notre musique et nos culs vont bien ...
MF : Parlons un peu de la pochette de l’album. Personnellement j’y vois comme une image de la nativité avec ce corps immergé dans un liquide qui semble être du lait … Y a-t-il un sens précis à cette image singulière, un concept ?
Ton interprétation est intéressante ... d'ailleurs je crois que je vais la choisir pour répondre aux gens qui me poseront la question "c'est quoi la pochette?".... merci !!! Avant je disait que c'est simplement une image forte pour une musique qui laisse pas indifférent ...
MF : Justement, restons dans le thème du visuel qui est travaillé avec soin et très étudié chez Dagoba. Le rapport entre visuel et musique entre-t-il dans le cadre d’un concept que vous souhaitez développer ( comme le font Anorexia Nervosa ou No Return par exemple ) ou votre visuel n’a pas de rapport avec les thèmes de vos titres et la musique de Dagoba ?
S’il y a un rapport il est lointain et/ou involontaire. Comme dit auparavant nous on aime bien le coté visuel dans le Metal, toute cette imagerie sombre, clous, torture et tout les démons qui font la culture
metal nous fascine comme le metal en lui même .. .on aime le noir et les fringues noires, on est a fond dedans quoi !!! Je vois pas pourquoi on revendiquerait autre chose d'ailleurs. Les mecs qui se foutent en survêt' et qui s'autoproclament hxc alors qu'ils font de la fusion à l'ancienne nous on approuve pas. On est "Metal" et on joue du metal. D’autre part je pense que ta question est influencée du fait que nous soyons français et que peu de groupes français font gaffe à l'image qu'ils véhiculent. Honnêtement tu oserais demander à un groupe ricain pourquoi il fait gaffe à son image ? Ils font tous attention à ça .. y'a qu' en France qu'on est à la bourre.
MF : Vous venez de Marseille qui est une ville ou se développe plutôt la scène HardCore d'après ce qu'on m'en a dit, et puis quand on pense Marseille, on fait facilement le lien avec le collectif Coriace … Vous ne vous sentez pas un peu isolés au milieu de tout ça ? C’est vrai que les groupes Français desquels vous vous sentez le plus proche sont aussi un peu marginaux" et isolés dans leurs contrées ( je pense à Gojira, Scarve ou No Return ) …
Effectivement nous n'avons jamais rien eu à foutre avec tous ces délires collectifs ou autre. Nous notre asso c'est Dagoba. Le hxc à Marseille ? euh .... il y a quelques groupes mais je ne pense pas que Marseille deviendra la capitale mondiale du hxc non plus ... Marseille est un ville comme une autre on y trouve de tout ... sauf que c'est très grand ... donc il y a plein de choses. Tout ce que je sais du milieu hxc a Marseille c'est que les groupes sont bien plus cool que leur public qui compte une bonne couche de têtes de cul : style "on vient au concert mais que pour soutenir le hxc, pour le metal on se casse!"... quand tu sais que la plupart de ces blaireaux ont commencé la musique saturée avec Metallica, tu comprends ce que le verbe renier signifie .. Pour les groupes dont on se sent proches tu as tout à fait raison.
MF : D’après toi, quel pays d’Europe est le plus "Metal" ? Lequel respectes-tu le plus pour sa scène et/ou son état d’esprit ?
Il y a en suède une très grosse scène ( celle de Goteborg par exemple ) et les gens là-bas ont une grande culture metal .. à Marseille dans la rue tu croises que des racailles. A Stockholm c'est que des black metalleux !!!j e suis allé vérifier ...
MF : Et la France dans tout ça ? Comment est-ce que tu situerais la scène Metal française en général ( sans faire le détail des trop nombreux genres ) par rapport à celle des autres pays européens ( au niveau de son développement, sa qualité… ) ?
A la traîne ! On dirait que les groupes de metal majeurs en France se sont arrêtes à Evil empire de RATM. Mais le truc positif c'est qu'il y a une relève bien plus énervée et qui en a plein le cul de voir toujours les mêmes en haut. Cette relève d'ailleurs et bien plus metal que fusion .... contrairement à toutes ces grosses têtes qui foutent du rap de partout et qui osent faire les cornes en concert.
MF : Quelles répercutions Dagoba connaît à l’étranger depuis la sortie du EP et celle, bien qu’encore récente, de l’album ?
A vrai dire il n'y a eu que des bonnes répercussions grâce à cet album. Nous n'avons pas fini de l'exploiter mais nous comptons bien voyager si tu vois ce que je veux dire. On est d'ores et déjà distribué en Suisse et en Belgique, et quelques magazines étrangers nous supportent. On bosse dur pour se barrer de France car faire du metal ici c'est comme vendre du cassoulet brûlant au Sahara : tu peux pas en vivre, on galère trop comparer à d'autres pays.